Sénégal : le taux de fécondité entre cliché et réalité

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Le dernier rapport de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie confirme la réduction significative du nombre d’enfants par femme sénégalaise depuis trois décennies.

Au pays de la Teranga, le dernier rapport de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie indique ainsi que le nombre moyen d’enfants par Sénégalaise est passé de 6,4 en 1986 à 4,7 en 2019. Une chute vertigineuse d’un quart en seulement 33 années. Comme la méfiance à l’égard des clichés n’interdit pas certaines évidences, les causes de cette évolution étaient prévisibles : croissance de l’utilisation des méthodes contraceptives grâce à une meilleure information, un accès plus large ou l’évolution des mentalités ; espacement des naissances ; augmentation de l’âge lors du mariage et des premières grossesses, car de plus en plus d’enfants peuvent faire des études, notamment des filles ; participation d’un nombre croissant de femmes à des activités économiques à hautes responsabilités.

Les urbains, notamment, revoient leur stratégie procréatrice, considérant de moins un moins un enfant comme une garantie de ressources futures mais de plus en plus comme une gageure économique. S’observe alors le double effet de la scolarité des filles : elle retarde la procréation autant qu’elle dissuade la conception de petites sœurs ou de petits frères, même si la gratuité de l’école est promue parallèlement.

Le Sénégal est représentatif de l’évolution continentale du taux de fécondité. En 2017, l’Atlas de l’Afrique AFD annonçait que le nombre d’enfants par Africaine avait chuté de 6,6 à 4,5 depuis 1980. La baisse la plus spectaculaire concernait le nord du continent, où le taux avait été divisé par deux en 37 ans, passant de 6 à 3 enfants par femme. Subséquemment, la diminution du taux de croissance démographique de l’Afrique est engagée, même à un rythme légèrement plus lent qu’ailleurs. Pour autant, la baisse en valeur absolue de la population qu’expérimentent déjà certains pays occidentaux n’est pas à l’ordre du jour africain. Le nombre d’habitants du continent pourrait quadrupler d’ici 2100…

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