Antonio Sena c’est le pilote brésilien qui a réussi à survivre dans la forêt après le crash de son appareil dans une région éloignée au-dessus de l’Amazonie. Plus d’un mois, ce miraculé a dû parcourir la jungle à pied avant d’être sauvé.
Un scénario digne d’un film d’hollywood qui a été récemment rapporté sur le site du New York Times. Interviewé par téléphone, Antonio Sena est revenu en détails sur les faits les plus terribles de sa mésaventure.
L’homme de 36 ans explique que les faits remontent au 28 janvier 2021 lorsqu’il a décollé d’Alenquer, une ville brésilienne située dans l’Etat du Parà à bord de son petit avion.
Antonio Sena avait pour destination une mine illégale ayant une piste d’atterrissage improvisée localisée dans la réserve de Maicuru en plein cœur de l’Amazonie où des orpailleurs clandestins attendaient sa cargaison constituée de près de 600 litres de carburant.
Après avoir survolé l’immense forêt verte de l’Amazonie, environ 40 minutes, le seul moteur à hélice de l’appareil, un Cessna 210 s’est arrêté brusquement.
Ayant perdu le contrôle de l’avion, le pilote brésilien a tout de même eu le temps de lancer par radio un message de détresse avant que l’appareil ne s’écrase au sol. Malgré la violence du choc, il est sorti miraculeusement indemne de la carcasse de l’avion qui s’est enflammée peu de temps après.
«La première nuit a été terrible. La forêt est pleine de bruits et c’est l’obscurité totale », a confié Antonio Sena au New York Times.
«Il y a eu de nombreux moments difficiles, la douleur causée par les piqûres d’insectes, le froid et la faim. J’ai compris pour la première fois de ma vie ce que signifiait vraiment avoir faim. Seule la pensée à ma famille et ma foi en Dieu m’ont soutenu», a-t-il ajouté au quotidien américain.
Ayant pensé au départ qu’il serait facilement repérable par les secours, en restant à proximité des restes calcinés du Cessna, Antonio s’est vite rendu compte que l’épaisse végétation tropicale empêchait de voir ce qui pouvait se passer en-dessous de la canopée.
« Les sauveteurs m’ont survolé mais ils ne pouvaient pas me voir », a-t-il confié au New York Times.
Ayant mis son téléphone portable en marche avec une batterie faible, il a tout de même réussi à se géolocaliser et a choisi de se diriger vers la rivière Paru, située à environ 100 km de là, car il savait que c’était la zone la plus proche à être habitée.
Grâce à la position du soleil, il a entamé jour après jour, seulement en matinée, une longue marche en direction de la rivière Paru, traversant des marais et une forêt peuplée d’animaux sauvages comme des jaguars, des anacondas ou bien des insectes venimeux.
L’homme raconte que ses après-midi étaient consacrés à la recherche de nourriture et à la construction d’abri sommaire pour se protéger de la pluie et y passer la nuit. Pour se désaltérer, il a bu l’eau de pluie, mais pour la nourriture cela fut plus compliqué. Mais en observant les animaux et en particulier les singes, il a appris à savoir ce qu’il pouvait ingérer à priori sans danger.
«J’ai mangé une fois trois œufs bleus d’inambu (une espèce d’oiseau connue sous le nom de tinamou en français), ainsi que des petits fruits roses appelés breu qui sont devenus ma principale source de subsistance», a-t-il révélé.
Après avoir passé trois jours sans manger, Antonio Sena avait déjà parcouru plus de 27 km à travers la jungle en quatre semaines. Ses forces et son moral commençaient à décliner lorsque soudain il a entendu un bruit de tronçonneuse. Euphorique, il a cependant attendu le lendemain pour localiser plus précisément la source du bruit.
«Dieu, fais-leur de nouveau utiliser cette tronçonneuse», s’est-il rappelé de sa prière de ce soir-là, avant de se coucher pour dormir.
Par la suite, ils ont contacté les proches du pilote survivant pour leur annoncer la bonne nouvelle. Quelques temps après, un hélicoptère de la police a enfin ramené Antonio Sena auprès des siens.
Antonio Sena a affirmé en se souvenant de son calvaire qu’il avait désormais une autre vision de la forêt amazonienne, dont une partie disparait chaque jour à cause en partie aux mines clandestines pour lesquelles il a brièvement travaillé.
« Si je m’étais écrasé avec mon avion sur une plantation déserte. Je n’aurai eu ni eau, ni abri, ni quoi que ce soit à manger », a-t-il déclaré au New York Times en ajoutant «L’Amazonie est si riche».