“La nouvelle variante est “hors de contrôle” au Royaume-Uni. C’est ce qu’a affirmé ce dimanche 20 décembre le ministre de la Santé britannique Matt Hancock. Dans le pays, l’apparition d’une nouvelle souche du coronavirus beaucoup plus contagieuse que les autres inquiète les épidémiologistes et les autorités. L’OMS indique qu’elle pourrait “aussi affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic”.
La nouvelle souche porte notamment une mutation, nommée N501Y, dans la protéine de la “spicule” du coronavirus, la pointe qui se trouve à sa surface et lui permet de s’attacher aux cellules humaines pour les pénétrer. Face aux risques, une partie du pays a été reconfinée et pourrait le rester jusqu’au déploiement des vaccins anti-Covid.
Mais une autre question inquiète plus le grand public: les vaccins qui commencent à être administrés à la population seront-ils efficaces contre cette nouvelle souche? “Rien n’indique encore que ce virus muté est plus mortel, qu’il cause une forme plus sévère de la maladie ou qu’il réduit l’efficacité des vaccins, a tenu à rassurer le Premier ministre Boris Johnson ce week-end.
Les experts de l’Union européenne sont eux arrivés à la conclusion que les vaccins actuels restaient efficaces face à la nouvelle variante du Covid-19, a annoncé ce dimanche soir le gouvernement allemand.
Des études supplémentaires nécessaires
Et qu’en pensent les scientifiques? Ils sont pour l’heure sur la même ligne, comme le montre la vidéo en tête d’article. “Il n’y a actuellement aucune preuve que cette variante (ou toute autre étudiée à ce jour) ait un impact sur la gravité de la maladie, ou qu’elle rende les vaccins moins efficaces, bien que ces deux questions nécessitent des études supplémentaires”, assure le consortium de scientifiques britanniques COG-UK.
Plusieurs pays suspendent les liaisons aériennes
Faut-il s’inquiéter alors? Interrogé par l’AFP, le docteur Julian Tang, de l’Université de Leicester, “cette mutation N501Y circulait déjà sporadiquement bien plus tôt cette année en dehors du Royaume-Uni, en Australie en juin-juillet, aux États-Unis en juillet et au Brésil en avril”.
“Les coronavirus mutent tout le temps et il n’est donc pas surprenant que des nouveaux variants du Sars-CoV-2 émergent”, temporise de son côté le professeur Julian Hiscox, de l’université de Liverpool.
Ces dernières heures, plusieurs pays tels que la Belgique, l’Italie ou les Pays-Bas ont d’ailleurs décidé de fermer les liaisons aériennes et parfois ferroviaires avec le Royaume-Uni. De son côté, les autorités françaises disent suivre la situation “de très près”.