À quelques heures du traditionnel discours à la Nation de fin d’année, le mouvement citoyen Y en a marre a choisi de hausser le ton. Dans une vidéo largement relayée, son coordonnateur Cyril Touré, plus connu sous le nom de Thiat, interpelle directement le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, l’exhortant à transformer les engagements électoraux en décisions concrètes.
Dans un propos sans détour, le rappeur et activiste rappelle que plusieurs promesses phares de la campagne présidentielle demeurent, selon lui, lettre morte. Au cœur de ses griefs figure la réforme de la justice, issue des récentes Assises nationales. Thiat s’étonne de la lenteur observée dans la mise en œuvre de mesures pourtant présentées comme prioritaires, alors même que le pouvoir exécutif dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale.
Parmi les points de blocage évoqués, il cite la réduction des pouvoirs du procureur, la limitation des longues détentions préventives, ainsi que le maintien de textes qualifiés de liberticides. L’arrêté dit « Ousmane Ngom » et la loi d’amnistie, dont l’abrogation avait été annoncée puis attendue par une frange de l’opinion, restent en vigueur, nourrissant la déception d’une partie de la société civile.
Au-delà des enjeux institutionnels, Y en a marre élargit le débat aux urgences sociales. Le mouvement dresse un tableau critique des premiers mois de gouvernance, marqués, selon lui, par la persistance de la cherté de la vie, l’absence de mesures fortes sur la régulation des loyers, le chômage endémique des jeunes et des licenciements abusifs dans certains secteurs. S’y ajoutent des arrestations jugées arbitraires, qui, aux yeux du collectif, contredisent l’esprit de rupture promis.
Le message adressé au chef de l’État est limpide : le discours de fin d’année ne saurait se limiter à un exercice de style ou à une énumération d’intentions. Pour Y en a marre, l’heure est au bilan, mais surtout à des actions immédiates, visibles et mesurables. À l’aube d’une nouvelle année, le mouvement citoyen entend rappeler au pouvoir que l’espoir suscité par l’alternance reste étroitement lié à la capacité du régime à répondre, sans délai, aux attentes populaires.
Mariata beye pour sunugal 24