Le tribunal correctionnel de Dakar a rendu, hier, un jugement très attendu dans l’affaire qui opposait Abdoulaye Sylla, directeur général d’ECOTRA SA, au banquier d’affaires Zakiyoulahi Sow. Une procédure retentissante, marquée par des accusations d’escroquerie portant sur la somme colossale de 5 milliards de francs CFA.
Dès l’ouverture de l’audience, la défense de Zakiyoulahi Sow avait tenté de faire valoir une exception de prescription, estimant que les faits reprochés étaient juridiquement éteints. Un argument balayé par le juge, qui a jugé la requête « mal fondée », permettant ainsi l’examen du dossier sur le fond.
Après avoir passé au crible les éléments présentés par les parties, le tribunal a finalement reconnu Zakiyoulahi Sow coupable du délit d’escroquerie. Une décision lourde de conséquences pour l’homme d’affaires, même si la peine prononcée reste relativement clémente au regard de l’ampleur des montants en jeu : il a été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis.
La dimension financière du verdict, elle, s’avère nettement plus sévère. En sus de l’obligation de rembourser les 5 milliards FCFA qui constituent le préjudice principal, le tribunal a également ordonné le versement de 1 milliard FCFA à titre de dommages et intérêts au profit d’Abdoulaye Sylla, partie civile dans cette affaire.
Cette décision marque une étape significative dans un dossier qui, depuis plusieurs mois, suscitait de vives réactions dans les milieux d’affaires. Elle rappelle également la volonté affichée des juridictions sénégalaises de renforcer la lutte contre les pratiques frauduleuses au sein du secteur financier, où la confiance demeure le pilier essentiel.
Ni la défense ni la partie civile n’ont pour l’instant communiqué sur une éventuelle intention d’interjeter appel. Mais au regard des enjeux financiers et de la portée symbolique de ce verdict, l’affaire pourrait bien connaître de nouveaux rebondissements.
MARIATA BEYE POUR SUNUGAL 24