Nouveau tournant dans l’affaire Prodac. Alors que le président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) a ordonné la clôture de l’enquête et demandé au Parquet financier de transmettre son réquisitoire définitif, celui-ci a émis un réquisitoire supplétif qui relance le dossier.
Cette décision du procureur s’appuie sur les conclusions de l’expertise d’un cabinet privé, ordonnée par le magistrat instructeur, en janvier dernier, pour scruter les comptes du Prodac.
Elle a abouti à l’arrestation suivie du placement en garde à vue de son ancien coordonnateur Pape Malick Ndour, ce jeudi, pour association de malfaiteurs, escroquerie sur les deniers publics et blanchiment de capitaux.
En cause : le versement douteux, dans le cadre de l’exécution du Programme, de la somme de 2,7 milliards de francs CFA au prestataire israélien Green 2000 dont les dirigeants auraient pris la fuite depuis l’éclatement de l’affaire.
Le Parquet financier cible également Khadim Bâ de Locafrique, déjà en prison pour fraude douanière présumée, et l’ancien ministre Mame Mbaye Niang. Ce dernier, signalé hors du Sénégal depuis le changement de régime, dirigeait à l’époque des faits visés le ministère de la Jeunesse, qui assurait la tutelle du Prodac.
Dans son réquisitoire supplétif, renseigne Libération, qui donne l’information, le procureur financier demande au juge d’instruction «de mener des investigations sur d’éventuelles rétrocommissions entre Khadim Bâ et Mame Mbaye Niang, mais aussi entre Mamina Daffé et Ibrahima Cissé puis entre Ibrahima Cissé et Mame Mbaye Niang».
«Enfin, complète le journal, le Parquet financier a invité le juge à organiser une confrontation entre Mamine Daffé et Ibrahima Cissé à cause de contradictions qui seraient notées dans leurs déclarations respectives.»