Un individu se faisant passer pour guérisseur traditionnel a été interpellé à Rufisque par la Division Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité (DSC) pour avoir enregistré à l’insu de plusieurs femmes des vidéos à caractère intime lors de consultations.
Selon les éléments de l’enquête, l’une des victimes, souffrante, a été orientée vers le mis en cause, M.D., par son propre frère. Après une première consultation, ils ont échangé leurs contacts et maintenu le lien.
Par la suite, ils ont entretenu un appel vidéo sur WhatsApp, au cours duquel M.D. a demandé à la patiente d’exhiber ses parties intimes, sous prétexte de diagnostic spirituel. La plaignante ignorait totalement que cet échange était enregistré à son insu.
Quelques mois plus tard, la victime a découvert avec stupeur sur le statut WhatsApp du guérisseur une capture d’écran de la vidéo intime, accompagnée d’un message moqueur.
Choquée et humiliée, elle lui a immédiatement exigé la suppression du contenu.Loin de s’exécuter, M.D. a refusé catégoriquement et est allé jusqu’à menacer la victime de publier l’intégralité de la séquence. Il lui a ensuite renvoyé la vidéo à plusieurs reprises, notamment en mode « vue unique », malgré les protestations véhémentes de la victime. Ainsi la victime a déposé une plainte à la Division spéciale de cybersécurité de la police nationale. Les investigations ont permis d’interpeller le suspect.
Aveux et découvertes accablantes
Entendu sur procès-verbal, M.D. a reconnu les faits. Il a admis avoir enregistré la vidéo sans motif valable et conservé d’autres séquences similaires de patientes.
L’exploitation technique de son téléphone portable a révélé un contenu particulièrement accablant : plusieurs vidéos de femmes nues prenant des bains mystiques ou recevant des prescriptions écrites sur leurs parties intimes selon des sources de Seneweb proches du parquet.
Face aux enquêteurs, le mis en cause a tenté de justifier ses actes en affirmant qu’il filmait ses patientes pour « se prémunir d’éventuels problèmes ».
Cependant, il a fini par reconnaître qu’il le faisait également « pour son plaisir personnel ».
Au terme de l’enquête, M.D. a été déféré au parquet pour collecte illicite, stockage et diffusion de données à caractère personnel.