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Tribunal de Dakar : Lamignou Darou et Boy Dakar condamnés à un mois de prison ferme pour propos haineux

Par une décision sobre mais lourde de portée, le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu ce lundi 20 octobre 2025 son verdict dans l’affaire opposant le parquet à deux figures militantes du parti Pastef. Mandoumbé Diop, alias Lamignou Darou, et Serigne Mbaye Diagne, dit Boy Dakar, ont été condamnés à un mois de prison ferme pour des propos jugés contraires aux bonnes mœurs et attentatoires à la cohésion sociale.

En détention préventive depuis le 2 octobre dernier, les deux militants ont comparu pour discours contraires aux bonnes mœurs, injures proférées via un système informatique, et menaces de castration visant un groupe ethnique. Des accusations graves qui ont fortement interpellé l’opinion publique, dans un contexte national où les tensions verbales et identitaires s’enflamment trop facilement sur les réseaux sociaux.

Une réquisition sévère, un verdict mesuré

Lors du procès tenu le 15 octobre, le procureur de la République avait requis six mois de prison ferme, estimant que les faits constituaient une atteinte frontale à la paix sociale, mais aussi à la dignité humaine. Il avait mis en garde contre la banalisation d’un discours politique virant à l’incitation à la haine.

Le tribunal a toutefois choisi une ligne plus modérée, condamnant les deux prévenus à un mois ferme, soit une peine qui correspond à leur durée de détention préventive. En clair, sauf autre procédure en cours, Lamignou Darou et Boy Dakar recouvreront leur liberté dans les prochaines heures.

Les réseaux sociaux, caisse de résonance toxique ?

Ce jugement vient également renforcer une tendance : celle d’un resserrement de l’encadrement juridique autour des discours numériques. Les réseaux sociaux, devenus terrain de lutte politique, échappent souvent aux filtres de modération, laissant place à une rhétorique agressive, clivante, parfois dangereuse.

Dans le cas présent, les messages incriminés comprenaient des menaces explicites à connotation sexuelle visant un groupe ethnique non précisé, mais dont la portée symbolique et communautaire a été jugée « inacceptable » par le parquet. Le tribunal, tout en requalifiant certains faits, a retenu la gravité morale des propos.

Quelle suite pour Pastef et ses militants ?

Cette décision s’inscrit dans une série d’arrestations ciblant des activistes liés de près ou de loin au Pastef, dont les méthodes de communication et le discours politique tranché ont souvent conduit à des confrontations avec les autorités judiciaires. Si certains dénoncent une forme de judiciarisation du militantisme, d’autres appellent à une responsabilisation accrue des leaders d’opinion, notamment ceux influents sur les plateformes sociales.

Lamignou Darou et Boy Dakar, quant à eux, sortent de prison avec un casier judiciaire entaché, mais aussi une notoriété renforcée auprès d’une partie de la jeunesse engagée. Leur condamnation, bien que modérée, rappelle que le débat politique, aussi passionné soit-il, doit rester dans les limites de la décence, de la loi, et du respect de l’autre.

Un mois ferme, mais un avertissement durable. Car à Dakar, comme ailleurs, les mots ont un poids, et parfois, un prix judiciaire.

Mariata beye pour  sunugal 24

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