C’est un nouvel épisode, et non des moindres, dans le long feuilleton judiciaire opposant l’homme d’affaires Bocar Samba Dièye à la banque CBAO. Le célèbre importateur de riz vient d’essuyer un revers cuisant devant la justice commerciale, qui pourrait sceller définitivement le sort de trois de ses immeubles, désormais aux mains de la banque.
Selon les révélations du journal , le tribunal de commerce a débouté Bocar Samba Dièye de sa requête en référé, par laquelle il espérait suspendre l’exécution de la décision l’obligeant à quitter les lieux. Pire encore, la juridiction s’est déclarée incompétente à juger de l’affaire… et l’a condamné aux entiers dépens. Un jugement qui alourdit davantage la facture pour l’opérateur économique.
Trois immeubles dans la tourmente
Les biens en question – trois immeubles stratégiquement situés – avaient été hypothéqués en garantie d’un crédit contracté auprès de la CBAO. Mais le différend ne s’est pas arrêté à une simple dette : Bocar Samba Dièye conteste depuis des années le montant et la régularité de la créance que lui impute la banque.
La CBAO, brandissant une créance non honorée, a activé la clause de garantie. Résultat : les immeubles ont été saisis, transférés au nom de la banque, et un acte d’expulsion a été signifié à l’homme d’affaires. Cette dernière manœuvre judiciaire visait à suspendre cette exécution. Mais le coup est rude : non seulement la suspension est rejetée, mais l’incompétence déclarée du tribunal de commerce ferme – au moins temporairement – la porte à toute contestation sur ce terrain.
Une bataille judiciaire de longue haleine
Le contentieux entre Bocar Samba Dièye et la CBAO n’a rien d’un différend ordinaire. Il dure depuis plusieurs années, émaillé de procédures, d’appels, et de tentatives de médiation avortées. Derrière cette affaire se dessine le portrait d’un homme autrefois tout-puissant dans le secteur de l’importation de denrées alimentaires, aujourd’hui embourbé dans des difficultés financières et judiciaires persistantes.
Vers une expulsion inévitable ?
À moins d’un revirement judiciaire – un recours en appel ou en cassation – Bocar Samba Dièye devra se résoudre à tourner la page. Les trois immeubles sont désormais considérés comme propriété de la CBAO. L’expulsion semble n’être plus qu’une question de jours, à en croire les sources proches du dossier.
Le célèbre entrepreneur, autrefois acteur incontournable des circuits d’importation de riz au Sénégal, voit ainsi s’éroder un peu plus son patrimoine immobilier, déjà fragilisé par d’autres affaires en cours.
Ce nouveau coup dur judiciaire pourrait bien précipiter la chute d’un empire bâti à la sueur d’années de commerce mais rongé, ces derniers temps, par des dettes, des litiges et une guerre ouverte avec les institutions financières. L’affaire CBAO–Bocar Samba Dièye, plus qu’un simple contentieux commercial, est devenue le symbole d’un bras de fer entre un entrepreneur en quête de réhabilitation… et un système bancaire déterminé à faire respecter ses garanties.
Mariata beye pour Sunugal 24