Le rêve de visa européen se transforme souvent en un parcours du combattant pour les jeunes Africains, contraints d’affronter des files d’attente interminables et des refus arbitraires. Mais pour certains, cette galère a pris une tournure bien plus sombre. La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT) vient de mettre fin à un vaste réseau de fraude qui promettait l’impossible : un rendez-vous express pour un visa.
L’affaire, qui a éclaté à la suite d’un signalement de l’ambassade de France, a révélé un système bien huilé. À la tête de l’opération, Mbaye Fall, gérant de l’agence « Al Hassan Salam Travel », attirait des candidats désespérés en leur garantissant un rendez-vous pour un dépôt de visa en échange de 175 000 FCFA.
L’enquête a permis de découvrir que Mbaye Fall n’opérait pas seul. Il bénéficiait de la complicité d’agents au sein même du centre de traitement des demandes de visa, VFS Global. Ces complices falsifiaient les documents, inséraient de faux diplômes, notamment de prétendues formations en doctorat, et manipulaient les plannings pour faire passer les dossiers de leurs clients en priorité.
Abdoulaye Sano (salle biométrique) et Amidou Dramé (sécurité) ont été identifiés comme des maillons clés de ce réseau. D’autres, comme Ousmane Diack Lecor, employé du centre de collecte pour l’Espagne et l’Italie, sont toujours activement recherchés.
Le scandale, qui a mené à l’inculpation de quatre individus pour association de malfaiteurs, escroquerie et corruption, promet de nouvelles révélations. Les autorités ont promis de poursuivre les investigations pour assainir un système de délivrance des visas gangrené par la corruption.