L’affaire « Kocc Barma », qui secoue le Sénégal depuis plusieurs semaines, a connu un nouveau rebondissement majeur ce lundi 25 août 2025 avec la confrontation sous haute tension entre El Hadji Babacar Dioum et El Hadji Assane Demba devant le doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance de Dakar. Les accusations croisées ont révélé la complexité de cette affaire de cybercriminalité, laissant l’identité du véritable maître d’œuvre toujours en suspens
Babacar Dioum, interpellé le premier par la Division Spéciale de Cybersécurité (DSC), fait face à une longue liste de chefs d’accusation incluant association de malfaiteurs, chantage, pédopornographie, extorsion, falsification de documents administratifs, blanchiment d’argent et diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs.
De son côté, El Hadji Assane Demba, présumé « Leuk Daour » et appréhendé quelques jours plus tard à l’Aéroport international Blaise Diagne, est poursuivi pour des faits de photomontages illégaux, diffusion de données personnelles et intimes, pédophilie et extorsion.
Selon les informations exclusives de Seneweb, la confrontation a été houleuse. Babacar Dioum, présenté comme étant « Kocc Barma », a pointé du doigt Assane Demba, l’accusant d’être le véritable instigateur de ces activités illicites. Il affirme lui avoir acheté un site en 2020, sous-entendant que Demba était à l’origine de ces opérations.
Cependant, Assane Demba a fermement rejeté ces allégations, niant être le fameux « Kocc ». Il a confirmé la vente d’un site à Dioum en 2020, mais a martelé : « Vendre un site n’est pas un délit. » Il a également précisé que la plateforme incriminée, Seneporno, était active bien avant cette transaction, depuis 2017.
L’affaire a pris une tournure encore plus complexe lorsque Demba a révélé avoir lui-même été la cible de « Kocc Barma ». Il aurait été contacté par le cybercriminel, menacé de publication sur Seneporno s’il ne cédait pas au chantage. Demba a déclaré avoir supplié son harceleur, évoquant son récent mariage et sa volonté de reconstruire sa vie en Europe, une confession qui a fait ressurgir son propre passé judiciaire.
Face à ces témoignages contradictoires et ces accusations mutuelles, la tâche du doyen des juges d’instruction s’annonce ardue. L’instruction devra démêler cet écheveau de mensonges et de vérités pour établir les responsabilités de chacun et déterminer l’identité réelle du redoutable « Kocc Barma ». L’enquête continue, et de nouvelles révélations sont attendues.
