La justice sénégalaise relance un dossier sensible qui pourrait avoir des conséquences majeures pour de hauts responsables de l’ancien régime. Selon des informations exclusives de Kéwoulo, l’ancien ministre des Mines et de l’Industrie, Aly Ngouille Ndiaye, est convoqué ce mardi devant le juge d’instruction Abdoul Aziz Diallo pour être entendu en tant que témoin. L’objet de cette audition est l’accord transactionnel signé le 30 mai 2014 entre l’État du Sénégal et le géant sidérurgique Arcelor Mittal.
Un accord contesté, 90 milliards de francs CFA au cœur du litige
À l’origine, l’État sénégalais réclamait entre 1 600 et 3 300 milliards de francs CFA pour les préjudices subis dans un contentieux d’envergure internationale. Contre toute attente, l’affaire s’était conclue par un règlement à l’amiable, où la transaction était fixée à 150 millions de dollars, soit près de 90 milliards de francs CFA. Ce montant, jugé dérisoire par de nombreux observateurs, avait soulevé des doutes quant à la défense des intérêts nationaux.
Une plainte pour fraude et blanchiment
Avec l’arrivée du nouveau pouvoir, l’agent judiciaire de l’État a déposé une plainte accusant plusieurs filiales d’Arcelor Mittal de faits présumés graves : association de malfaiteurs, corruption, recel, blanchiment de capitaux et escroquerie. L’audition d’Aly Ngouille Ndiaye, figure de l’ancien régime, marque une étape décisive dans ce dossier, suggérant que la justice est déterminée à faire toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé.
