Malgré un contexte économique particulièrement tendu, le gouvernement sénégalais semble décidé à ne pas sacrifier l’avenir de sa jeunesse sur l’autel des restrictions budgétaires. Hier, en Conseil des ministres, le Premier Ministre Ousmane Sonko a tenu à réaffirmer l’engagement sans faille de l’État en faveur de l’enseignement supérieur, en exigeant des mesures fortes et immédiates pour faire face à l’afflux massif de nouveaux bacheliers.
Selon les résultats provisoires du Baccalauréat 2025, le Sénégal compte cette année près de 70 000 nouveaux bacheliers, soit un taux de réussite de 42,85 %. Une performance saluée par le Premier Ministre, qui a félicité les admis tout en adressant ses encouragements aux recalés. Mais derrière les chiffres se dessine un défi de taille : orienter, accueillir, former et héberger ces milliers d’étudiants dans un système universitaire déjà sous pression.
Des chantiers à bout de souffle
Dans une déclaration sans équivoque, Ousmane Sonko a demandé que « la finalisation, la livraison et l’équipement des universités en construction, certaines en souffrance depuis plus de dix ans, soient accélérés ». Une exigence qui sonne comme une mise en demeure aux ministères concernés, alors que la prochaine rentrée universitaire approche à grands pas.
Le Premier Ministre cible clairement les retards accumulés sur plusieurs projets structurants, et met la pression pour que ces chantiers soient livrés dans les meilleurs délais, garantissant ainsi un accueil digne pour la nouvelle génération d’étudiants.
Un recrutement d’urgence dans l’enseignement supérieur
Mais pour le chef du gouvernement, les bâtiments ne font pas tout. Dans le même souffle, il a insisté sur la qualité pédagogique, appelant au recrutement urgent de personnels d’enseignement et de recherche qualifiés. Une manière de répondre à un déficit criant d’encadrement, amplifié par la croissance constante des effectifs universitaires.
« Le renforcement du volet pédagogique s’impose, a-t-il déclaré, soulignant que l’investissement dans le capital humain est tout aussi crucial que celui dans les infrastructures. »
Un signal politique fort à destination de la jeunesse
En plaçant la jeunesse et l’enseignement supérieur au cœur de l’action gouvernementale, le Premier Ministre envoie un message politique clair. Celui d’un gouvernement déterminé à honorer ses engagements malgré les vents contraires. Un pari audacieux, dans un contexte où les tensions budgétaires pourraient facilement servir d’alibi à l’inaction.
Reste à savoir si la machine administrative suivra, et si les promesses d’aujourd’hui se traduiront par des campus ouverts, des amphithéâtres fonctionnels, et des enseignants en nombre suffisant dès la rentrée prochaine. Car pour les milliers de jeunes bacheliers sénégalais, l’heure n’est plus aux discours : elle est à la concrétisation
Mariata beye pour sunugal 24