Pour sa première rencontre officielle avec des dirigeants africains depuis son retour à la tête des États-Unis, Donald Trump a frappé fort dès les premiers échanges. Le président américain accueille à Washington, du 9 au 11 juillet, cinq chefs d’État africains triés sur le volet dans le cadre d’un mini-sommet stratégique, organisé dans un format restreint et très sélectif.
Ce mardi, lors de la séance inaugurale marquée par une atmosphère de conférence de presse improvisée, Donald Trump a personnellement salué le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, lui adressant des propos aussi flatteurs qu’inattendus, qui ont rapidement fait le tour des médias américains et africains.
« Il a eu un parcours très intéressant. Il a l’air très jeune. Il est un peu plus âgé qu’il n’en a l’air, mais il a fait un travail fantastique. L’ancien gouvernement l’a traité de manière très injuste, mais il a tenu bon. Alors, félicitations pour cela », a déclaré le président Trump, dans son style direct et sans filtre.
Une reconnaissance inattendue… et très politique
Ces mots, lourds de sens, font écho à l’histoire singulière de Diomaye Faye, ancien détenu politique devenu président de la République du Sénégal à l’issue d’une élection aux allures de plébiscite. Son parcours, marqué par une incarcération jugée arbitraire et une campagne électorale menée depuis sa cellule, incarne l’une des transitions démocratiques les plus atypiques et surveillées du continent.
Trump, connu pour ses positions tranchées et son admiration pour les profils jugés « résistants au système », semble avoir vu en Diomaye un symbole de résilience. Et cette reconnaissance intervient à un moment où les nouvelles autorités sénégalaises cherchent à redéfinir les contours de leurs partenariats internationaux, loin des alliances classiques.
Le Sénégal, nouveau chouchou de Washington ?
La présence du président sénégalais à ce mini-sommet, aux côtés de dirigeants du Kenya, du Nigeria, du Ghana et du Rwanda, confirme une nouvelle dynamique dans la relation États-Unis–Afrique. La sélection des invités ne doit rien au hasard : tous incarnent, à des degrés divers, un souffle de renouveau ou de stabilité dans un continent agité.
Pour Washington, le Sénégal de Diomaye Faye représente un modèle de transition pacifique et une opportunité géopolitique dans un contexte où les influences chinoises et russes ne cessent de croître en Afrique de l’Ouest.
Une image à construire… avec des alliés puissants
Si Trump, fidèle à lui-même, n’a pas détaillé les contours de la coopération qu’il souhaite engager avec le Sénégal, ses félicitations appuyées constituent déjà un signal politique fort. Dans une diplomatie où les gestes comptent autant que les accords, cette sortie publique marque peut-être le début d’un alignement stratégique entre Dakar et Washington, dans un monde multipolaire en pleine recomposition.