21 morts dans l’attaque du camp militaire de Dioura au Mali

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Vingt-et-un militaires maliens ont été tués dimanche dans une attaque contre leur camp à Dioura, dans le Centre, ont indiqué des sources locales. Une opération menée, selon Bamako, par un “groupe terroriste” dirigé par un déserteur passé dans les rangs jihadistes.

Le camp de Dioura a été « attaqué aux environs de 6H (GMT et locales) par des terroristes », selon l’armée. La hiérarchie militaire, qui ne donne pas de bilan, assure avoir repris le contrôle du poste à 16H dimanche 17 mars.

« 21 corps de militaires maliens ont été enterrés dimanche à côté de Dioura », a déclaré un élu local. Le « bilan provisoire est de 21 corps découverts », a confirmé une source militaire malienne.

Le camp attaqué est situé dans une zone où est active depuis plusieurs années la katiba Macina, liée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), entre la capitale régionale, Mopti, et la frontière mauritanienne.

Attaque terroriste
Le chef de la mission de l’ONU au Mali, Mahammad Saleh Annadif, a condamné une attaque ayant engendré « de lourdes pertes ». La Minusma a « organisé dans la journée l’évacuation médicale de plusieurs blessés », selon un communiqué.

Selon l’armée, l’attaque de dimanche a été menée par « des groupes terroristes sous le commandement de Ba Ag Moussa », dit Bamoussa, un ex-colonel ayant rejoint les rangs jihadistes en 2012 et considéré comme un proche du Touareg malien Iyad Ag Ghaly, qui dirige la principale alliance jihadiste du Sahel.

L’opposition malienne, réunie au sein du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, a évoqué le plus « lourd bilan » depuis la cuisante défaite de l’armée malienne face à des groupes rebelles touareg et arabes à Kidal (nord) en mai 2014. « Le commandant de compagnie, le capitaine Mohamed Sidati Ould Cheikh est parmi les militaires tombés sous les feux des terroristes », a ajouté l’opposition.

Les autorités maliennes et les forces internationales espéraient une baisse des violences dans le centre après avoir donné pour mort fin novembre le chef de la katiba Macina, le prédicateur radical peul Amadou Koufa, lui aussi membre de l’alliance d’Iyad Ag Ghaly. Mais l’homme est réapparu récemment sur une vidéo jugée crédible par l’état-major français, et les violences se sont poursuivies dans la région.

Six militaires maliens ont été tués mardi : leurs véhicules ont sauté sur une mine dans la région de Mopti. Deux soldats français de Barkhane avaient été grièvement blessés quelques jours plus tôt dans leur campement temporaire près de la frontière du Niger.

Malgré la Minusma, une forte présence militaire française et la création de la force militaire régionale G5-Sahel, les violences jihadistes persistent dans le pays, avec 237 attaques recensées en 2018, selon l’ONU.

Jeune Afrique

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