L’année 2017 a été riche en enseignements mais aussi en rebondissements sur tous les secteurs d’activités de la vie nationale. Les sénégalais se sont en effet démenés comme de beaux diables pour se sortir de l’ornière. Mais la radioscopie de cette année charnière nous aura légué nous autres goorgorlous une ribambelle d’insultes inédite provenant des réseaux sociaux. Des insultes qui ont bien donné du fil à retordre à nos compatriotes d’ici et d’ailleurs. Ce flash-back pour le moins burlesque ne dénote-t-il pas de la frustration criarde des sénégalais qui se sont sentis lésés dans leur chair. A l’évidence, le pouvoir en place aurait été en premier au banc des accusés car la gestion sobre et vertueuse tant rabâchée par le chef de l’Etat Macky à l’entame de son magistère aurait été dévoyée pour une bonne partie des sénégalais. Pour s’en convaincre, la mauvaise organisation des élections législatives passées qui a été pourtant bénéfique au régime est au nombre des impairs qui ont déclenché cette série de frustrations du coté de bon nombre de nos compatriotes. La confection prétendument ciblée des cartes d’identité numériques aurait ôté à une bonne partie des sénégalais toute possibilité de s’acquitter de leur devoir civique nonobstant la brèche qui a été ouverte à cet effet. S’y ajoute l’affaire Assane Diouf qui depuis les Etats Unis, lâchait des insanités aussi caustiques qu’exagérées à l’endroit des plus hautes autorités de notre pays. Au final, ces sorties tonitruantes lui ont valu d’être maladroitement rapatrié. Serait-ce pour des raisons subjectives, politiciennes ou en tout cas inavouées ! Pour un pays de la teranga imbu des valeurs cardinales de bienséance et d’éducation de base, l’insulte à la bouche relève surtout de l’ignorance et de l’ignominie. Et pourtant, 2017 s’est vu décerner ces terribles insultes que la teranga sénégalaise a toujours du mal à avaler la couleuvre. Faisant ainsi tâche d’huile, ces insanités inédites ont aussi entrainé Amy Collé Dieng et son protagoniste en prison. La rage injurieuse décuplée au niveau des réseaux sociaux poussait ainsi les sénégalais à se bousculer quotidiennement aux portillons numériques pour s’abreuver du mieux qu’ils pouvaient. La partition de la diaspora n’a pas été en reste. En vérité tout le pays avait pris peur car ce déchainement du non-respect de notre Première Institution et la banalisation dans laquelle les sénégalais rivalisaient d’insultes démontraient à suffisance des crises et des pertes de valeurs pathologiques en notre sein. Mais après la pluie, c’est le beau temps, est-on tenté de dire. Les insultes ont fondu dans l’accalmie et les esprits vifs se sont ravisés. L’année 2017 tire à sa fin avec son lot de hauts et de bas mais aussi et surtout avec son faisceau d’insanités qui plaisait plus qu’il ne révulsait. Certes, il y a eu frustration des uns et perte de repère pour les autres mais l’atmosphère nationale est tout de même sous contrôle. Pour la galaxie Internet, adopter la prudence est plus indiqué que vouloir la régenter par l’emprisonnement. Gageons que 2018 en vienne à nous accomplir en tant que goorgorlous. Mais l’insulte à la bouche ne saurait être sénégalaise si l’on s’en tient à nos valeurs intrinsèques !
Assane SEYE pour Sunugal24.NET